Mériter mieux, ou Mériter LE mieux ?

Honnêtement, je ne suis pas certaine de savoir où va me mener cette réflexion…

Je vous plante le décor : je suis aux toilettes, en pleine réflexion particulièrement profonde : Comment faire en sorte que mes cheveux restent ondulés. Alors, je me suis dis que je pourrais m’acheter, enfin, un sèche-cheveux avec diffuseur. Un de ceux qui ne crament pas les cheveux. Mais voilà, j’ai cette réflexion depuis des années. Et ça fait des années que je me dis que « Non, c’est inutile, j’ai déjà un sèche-cheveux ». A noter que j’ai gardé celui de ma mère, qui a donc genre 20 ans, qui ne fonctionne presque plus, et que je n’utilise même pas vu son manque d’efficacité. Alors j’ai cherché une solution alternative : où acheter, pas cher, un sèche-cheveux bas de gamme, pour « tester ».

Et puis, comme une révélation, je me suis dit « Pourquoi est-ce que je ne cherche jamais LE mieux ». Si vraiment l’état de mes cheveux compte pour moi, pourquoi est-ce que je n’investis pas dans sèche-cheveux qui fonctionne vraiment. D’ailleurs, dans la même lignée : je voulais un boucleur. Mais ma mère m’a convaincue de récupérer ses plaques, qui évidemment ne sont pas adaptées à ce que je veux faire. Le schéma se répète : j’ai envie de quelque chose, mais je fais ou prend autre chose « par défaut ». Je ne suis donc jamais vraiment satisfaite, et à force de prendre des choses « bas de gamme », ou inadaptées, cela ne fonctionne pas, et ça renforce le « ben t’es vraiment bonne à rien », n’obtenant pas le résultat souhaité. Pourtant, si j’avais pris ce que je voulais vraiment, de bonne qualité dès le début, cela aurait sûrement mieux fonctionné. D’ailleurs c’est tout à fait le raisonnement de mon mari. Quand il décide d’acheter quelque, ou de faire quelque chose, il ne fait pas à petite échelle, ou avec du matériel pas cher. Non, quand il se lance, il achète le meilleur (à ne pas confondre avec le plus cher), partant du principe que si tu galères de trop avec du matériel de mauvaise qualité, tu n’iras pas au bout, tu risques de faire de la merde, et de te décourager. Alors, il se lance rarement dans un achat conséquent, mais quand il le fait, il prend LE MIEUX, et pas AU MIEUX.

C’est comme si j’avais une lutte interne : une partie de moi lutte pour m’aimer, et kiffer ma vie. Une partie de moi, lutte fort pour devenir ce qu’elle a envie de devenir. Une partie de moi croie en moi-même, en mes capacités. Cette partie-là, rêve de plein de choses.

Pourtant une autre partie de moi me rappelle à l’ordre « non, ce n’est pas pour toi », « tu n’es pas assez », etc… Vous connaissez la chanson.

Avec les dernières thérapies, et réflexions, je pensais être débarrassée de ces pensées limitantes. Je croyais qu’il ne me restait que le « Tu es forte », « Tu peux y arriver ». Et puis je me suis dis qu’en réalité mes pensées limitantes se sont cachées dans le « mériter mieux », qui est déjà une bonne première étape !! Mais là, face à cette idée de sèche-cheveux, je me suis rendue compte à quel point toutes mes pensées étaient orientées de la même manière. Comme si je pouvais avoir des désirs, mais pas trop grand. Je peux chercher à améliorer mon quotidien, mais je ne m’autorise pas LE mieux. Pourquoi est-ce que je n’aurais pas le droit au mieux ?

Attention, tout le monde à sa vision du meilleur pour soi. Cette vision est très personnelle, et en ce qui me concerne, le meilleur pour moi serait d’avoir la liberté d’être qui je suis. De ne plus être ce que l’on attend de moi.

Je ne me dis pas « je veux être mince, belle, en pleine santé, et capable de traverser le monde », mais je me dis « Perds quelques kilos, tu te sentiras mieux, tu bougeras plus, et ensuite tu verras bien ». Je n’envisage pas le meilleur pour moi, mais seulement un peu mieux.

Alors, encore une fois, chercher mieux, c’est déjà un excellent début !!! C’est une étape indispensable pour se mettre en action, et commencer à avancer. Pourtant j’ai parfois l’impression que c’est une illusion qui me bride, et m’empêche d’aller plus loin. Ou sinon, c’est une manière de me protéger, et m’empêcher de me détruire… Vous voyez le dilemme ?

Je ne me fais pas assez confiance pour croire en mes rêves. Pour croire que je ne vais pas faire n’importe quoi et provoquer une énorme catastrophe. J’ai toujours eu tellement peur de faire une bêtise, que j’ai toujours choisi la solution la plus simple, la plus à ma portée, et celle qui semblait la plus « raisonnable ». Je n’ai jamais cru en moi, et il semblerait que soit encore le cas.

Et je vous avouerais que je ne sais toujours pas ni où je vais, ni si je dois me faire confiance…. Et donc accepter de prendre des risques. Je cherche toujours l’option « sécurité », je vais là où je sais faire, même si mon expérience me montre que je ne m’y épanouie pas.

Il faut comprendre que j’ai grandi avec des « non, les études, ce n’est pas pour toi », « tu n’as pas la fibre artistique », « je ne te vois pas du tout dans ce domaine ». En clair à chaque fois qu’un domaine pouvait m’intéresser, on m’a fait comprendre que ce n’était pas fait pour moi. Alors j’ai arrêté de chercher quelque chose qui pourrait me plaire, pour chercher plutôt quelque chose que je saurais faire, sans sortir de ma zone de confort. Le problème avec cette technique ? C’est qu’à faire les choses sans attrait, on finit par les faire mal, ou plus du tout, et entrer dans le cercle vicieux du « ben, voilà, ils avaient raison, je suis bonne à rien ». La triste réalité c’est qu’on est rarement bon dans ce que l’on fait dès le début. Il nous faut souvent travailler, faire, refaire, se tromper, pour ensuite y arriver. Il nous faut tomber et nous relever pour avancer. Or si on ne fait pas quelque chose qui nous plait, on fini par ne plus se relever.

Mais comment fait-on pour savoir ce qui nous plait, quand pendant des années on s’est effacée. Comment savoir ce qui serait LE MIEUX, quand on a passé sa vie à faire juste Au mieux, et souvent, plus pour les autres que pour soi-même. Je crois que se sont là les questionnements que l’on devrait avoir à l’adolescence, ou du moins en tant que jeune adulte : qui est-ce que je veux être ? Qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce que je veux ? Que suis-je prêt à changer ? Ou pas… Se sont ces questions qui amènent nos premières expérimentations. Celles qui nous font découvrir la vie. C’est à ce moment là que nous pouvons nous permettre de faire des erreurs. Que nous DEVONS faire des erreurs. De celles où on se dit « non, ça, ce n’est pas fait pour moi », ou au contraire « ça je kiffe ». C’est là qu’on peut faire les choix les plus improbables. On aura ensuite toute la vie pour être sérieux, et faire des choix raisonnables.

A 33 ans, avec deux enfants et une maison à rembourser, les choix risqués et impulsifs ont un peu moins leur place. Pourtant, faut-il arrêter de rêver pour autant ? Peut-on encore espérer Le Mieux, au lieu du Au mieux ?

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